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Mosquito-friendly Manitoba !

Le moral au beau fixe, nous quittons Thunder Bay sous la pluie… Ce jour-là, nous décidons de rouler. Nous avalons donc les kilomètres et profitons de la première éclaircie pour faire une halte à Dryden. Nous découvrons une ville bien étrange construite autour d’une gigantesque usine de papier fumante. L’odeur écœurante qui s’en dégage nous fait vite tourner les talons et reprendre la route ! Au passage, nous changeons de fuseau horaire : 7h de décalage maintenant avec vous les amis !

Sur le bord de la route, les motels miteux se succèdent. Parfois en service, souvent carrément à l’abandon la toiture effondrée. De nombreuses enseignes aussi annoncent des lodges, des chalets, des resorts se vantant tous d’offrir les meilleures pêches et les meilleures chasses de la région. Finalement, nous suivons un petit chemin qui s’éloigne de l’autoroute et débouche sur un joli lac. On y pêche un beau et délicieux Splake !

Le lendemain nous nous arrêtons à Kenora dans l’espoir de trouver un endroit où prendre une douche. On nous indique la piscine municipale. On sympathise à l’accueil et on se fait offrir l’accès total au complexe au prix d’une douche ! On ne se prive pas de faire quelques longueurs et de se prélasser dans le sauna et le jacuzzi ! On termine la journée en beauté avec un restaurant avant de trouver un nouvel endroit tranquille pour dormir en bord de chemin. L’endroit se trouve être un repaire de moustiques assoiffés. C’est notre première nuit d’une série sans sommeil…

Au réveil, un soleil de plomb tape sur la carrosserie sombre d’Elmy : le thermomètre indique plus de 30°C. Par le pare-brise, on aperçoit les moustiques qui dansent déjà à l’idée du festin qui les attend. Dommage pour eux, nous endurons la chaleur et replions le lit sans ouvrir une porte. Nous attendons d’être sur l’autoroute et d’avoir un peu de vitesse pour ouvrir les fenêtres. Ouf !

Nous passons la frontière du Manitoba ! Nous prenons la direction du Whiteshell Provincial Park pour faire une courte randonnée. De nombreux panneaux sur le chemin nous incitent à kiffer la nature. On la kiffe tellement qu’on ramène quelques tiques avec nous dans le van. Un nouveau rituel prend vie : le check tique !

Sur le chemin pour sortir du parc, nous croisons le sanctuaire des oies sauvages. Il porte bien son nom : plusieurs dizaines d’oies et d’oisillons se baladent librement dans l’herbe. Le centre d’information est fermé mais on peut lire qu’un homme a dédié sa vie à la protection des oies. Sans rêve de grandeur, c’est parti d’un éleveur qui lui a confié 4 oies en lui pariant qu’il ne serait pas capable de les garder en vie. 6 semaines plus tard les oies sont toujours là ! Aujourd’hui, elles sont des centaines à faire halte à cet endroit précis au cours de la migration.

Quelques kilomètres plus tard, nous prenons une nouvelle fois un chemin de terre pour passer la nuit. On s’enfonce franchement dans les broussailles pour tomber sur ce qui semble avoir été un campement de chasse (munitions à l’appui). Un vieux rond de feu et quelques branches sèches nous accueillent et nous décidons d’y passer la nuit. Mais c’était sans compter les moustiques ! Encore plus nombreux que la veille, ils nous font vivre l’enfer. Hélène danse dans l'espoir que ses mouvements découragent les moustiques d'entreprendre un aterrissage. On tente un feu pour les faire fuir avec la fumée. Ça marche… à condition d’être DANS la fumée. On avale hâtivement notre repas (à la cendre…) et nous fonçons nous réfugier dans notre van. Ça sent bon l’humain fumé. Malgré toutes nos précautions, des dizaines d’entre eux ont réussi à entrer et nous passons la nuit à les applaudir…

Le lendemain matin, nos yeux ont du mal à s’ouvrir et nos bras nous démangent. Nous fuyons ce guet-apens et faisons halte quelques kilomètres plus loin sur ce qui ressemble à une très jolie aire municipale. C’est en fait le Lions Club de la ville de Whitemouth qui propose cette aire gratuitement aux voyageurs de passage. Au programme : douches (chaudes !), eau potable, petit-déjeuner sur table de pique-nique, lessive… et tout ça sans un seul moustique ! Si seulement nous avions su ça la veille.

Un peu requinqués (et délestés de la corde à linge qu’Hélène a oublié de récupérer), nous nous rendons à Gimli : jolie ville portuaire au bord du lac Winnipeg. Nous trempons nos chevilles boursoufflées dans l’eau froide du lac (ça apaise !) et nous récupérons sur la plage les heures de sommeil qu’il nous manque. On fait notre première rencontre avec des pélicans américains : de gigantesques oiseaux avec une grosse miette sur le bec.

Plus haut, nous nous arrêtons pour passer la nuit au camp Morton, toujours en bordure du lac Winnipeg. A proximité, une rivière. A l’endroit exact où les eaux de cette rivière se mêlent à celles du lac, un groupe de trois pêcheurs. Les poissons sortent toutes les minutes pour rejoindre leurs bourriches déjà pesantes. Un bruissement d’ailes au-dessus de la tête : cet endroit ne semble pas intéresser que les pêcheurs !

Nuit reposante cette fois ! Nous faisons route pour Oak Point en passant par Komarno où on découvre une statue en forme de moustique géant. Komarno signifie infestation de moustiques en ukrainien. Cette ville est la capitale mondiale du moustique. Une plaisanterie locale consiste même à comparer les moustiques aux oiseaux du Manitoba ! On comprend alors mieux notre douleur de ces dernières nuits…

On continue sur des chemins de gravier. Nous levons une épaisse poussière sur notre passage (poussière que l’on retrouvera plus tard dans notre coffre, vive notre aération maison!). Nous nous arrêtons lorsque notre chemin ne se trouve plus qu’être une bande de terre encadrée des deux côtés par de l’eau. L’endroit est magnifique et peuplé d’oiseaux de toutes les couleurs. On ne regrette pas d’avoir levé tant de poussière.

Nous poursuivons notre route vers Cypress River, le village qui doit accueillir un festival de musique local et pour lequel nous nous sommes portés volontaires : le PrairieWindMusicFestival. Pas de chance pour ce soir, l’orage approche. On en profite pour mitrailler le ciel en mode rafales dans l’espoir de capter un éclair. Et ça marche (si on passe sous silence le tri des 4000 photos...) !

Le lendemain matin c’est réveil en douceur. On mange un peu, on nettoie le coffre rempli de poussière de la veille et on écoute les premiers groupes de musique qui montent déjà sur scène. Notre bénévolat commence à 15h et finit à 19h. Mission : surveiller le château gonflable. En fait, il s’agit surtout d’empêcher les plus grands de frapper les plus petits. A 19h, on souffle en prenant une bière au coucher du soleil. Un grand feu de joie nous permet de profiter de la musique jusqu’à tard dans la nuit : le ciel est rempli d’étoiles. Demain, nous rejoignons notre premier wwoofing !

Les caribous voyageurs
Dessin réalisé par Elodie Das Neves
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